Enfin l'Atlanique, direction l'archipel des Iles Canaries
Et voila, nous avons prévu notre départ. Peu importe le temps, faut que nous bougions, et la météo est plutôt bonne. Nous allons au Gasoil, avec la plus belle surprise de l'année. Oui oui, 0,60 cts le litre. Hallucinant, j'en suis encore tout stupefait, rien que de l'écrire.
L'atlantique signifie Marée, et oui merci la lune. Je crois qu'on connait tous le phénomène. Emilien et moi même, avons fait une déduction. Nous décidons de partir 2 heures avant la haute mer, comme ça, on devrait chopper le courant dans la direction de l'Ouest. Logique Non???
Je ne vous ai pas raconté, mais certes la météo serait favorable pour les vents, mais souvent quand on regarde passage weather, il indique juste la houle, les isobars et les vents. Mais la météo basique, bah non. Départ sous la pluie avec un brouillard assez intense.
Au moteur nous sommes à 2 noeuds, vite que nous passions les 2 heures comme ça nous arrivons à prendre les courants.
Et nous voila en plein détroit de Gib, il y a quelques cargots, mais pas tant. Ca fait trois heures aprés la Haute mer, et au moteur, nous sommes toujours à la même allure. Nous commençons à se poser des questions. Nous regardons dans le bloc Marine, et la tout est indiqué, de 1 à 4 h aprés la HM, donc haute mer, les courants sont contre nous. Baf, l'erreur du débutant, il faut des erreurs pour ne pas recommencer.
Notre rituel des quarts peut commencer, faut être bien vigilant car nous sommes sur les rails des cargots. En pleine nuit notre allure change et le Freedom ouvre son chemin vers les iles Canaries à 5 et 6 noeuds.
Aussi quand je prends mon quart de minuit, je trouve un pequigno pescador qui est un poisson volant. Dans tous les bouquins de navigateurs, on peut lire leur emerveillement à chaque fois qu'ils arrivent dans les Alizées, il y a beaucoup de poissons volants. Les Alizées s'installent à partir du Cap vert, c'est un vent qui souffle de l'est et qui est régulier.
Petite photo della salida del sol.
Faut savoir qu'en navigation, s'hydrater est assez important. Le café et le thé y sont importants. Surtout de quart.
Et pancake party. Miam un avant gout du Canada.
L'allure du bateau a encore changé depuis le matin assez tôt nous sommes à la voile avec des pointes juisqu'a 7 noeud au prés.
Je regarde attentivement l'horizon, et pas une seule bestilole.
Ce qui est marrant, c'est la houle de l'Altantique, longue, lente et intense. Le capitaine et moi nous nous amarinons doucement.
Je profite pour faire une petite sieste durant la journée. L'envie de faire pipi m'arrive, ah oui pour info, 90% des marins tombés à l'eau ont la braguette ouverte, alors on s'attache.
Bref, je sors et comme à mes habitudes j'observe l'horizon, et la derrière le bateau je vois un aileron. J'appelle Emilien, et je dit "il y a quelque chose qui nous suit, j'ai vu un enorme aileron, ça doit être un requin" Lui qui était sorti avant, me dit " a bah c'est ça que j'ai vue".
Et tous les deux comme des mangoustes, nous scrutons toutes les vagues, et à tribord du bateau nous voyons un aileron suivit d'un souffle. Un rorqual comun. Génial.
Et comme des enfants nous essayons de le pendre en photos, vidéos.
Excellentisme. Nous assistons à un superbe spectacle. La baleine s'amuse, à se mettre sur le dos sous l'eau et nous voyons sa bidoche toute blanche derrière le Freedom.
Elle nous suit durant plus de 2 heures.
Encore et toujours des couchers de soleil. Cadeau pour ma petite Maman qui adore ça ;-). Pour info c'est le même. Hahaha
Récapitulatif. Gibraltar, aux iles Canaries il y a 650 miles marins. Donc à une allure de 5 noeuds on parcourt 5 miles. Ils nous faudraient 130h de nav pour y arriver. A peu prés 6 jours et demi, en comptant jour nuit. Arrivés a hauteur de Rabat, le vent commence à tourner, et nous sommes au portant, vent arrière.
Les journées passent, en scrutant l'horizon, lisant des bouquins, et en ecrivant. Au passage, j'ai vue une tortue de mer, rapide mais ca compte pour l'emerveillement et la découverte de la mer.
Hihibhih
Petit plaisir de la soirée, nous commencons à le savoir una puesta del sol. Mais la, pour notre plus grand plaisir des dauphins communs nous rejoignent et nagent à l'étrave du bateau, tout en faisant leurs show dans les vagues.
Et voila, nous approchons des iles Canaries. Dernière nuit de quart, nous devrions arriver dans la matinée assez tôt.
Arrivé a 6h, nous attendons le lever de soleil, et nous décidons d'aller au port de l'iles de Graciosa la plus au Nord.
C'est vraiment chouette, ce petit Port.
Mais ceci est une autre histoire.